Compte rendu AG île de france

Compte rendu AG du 19 avril
(ile de france)‏

  

Ecoles représentées : Buc ressources (Yvelines), Cerpe (Aubervilliers), Cfpes-Cemea  (Aubervilliers), Efpp Paris, Epss (Cergy), Infa  (Nogent), Irfase (Evry), Irts Melun, Irts Montrouge, Irts Parmentier, IUT carrière sociale Paris V, Neuilly sur Marne, St Honoré.

Ordre du Jour :

           Débat sur nos revendications

           Organisations, mobilisations régionales et nationales

           Accueil des marcheurs Lille Paris

           Assises nationales du 13 Mai

 

Infos

Mobilisation des formateurs

Des formateurs de différents centres de formation de la région parisienne se sont réunis. Un mouvement des formateurs est donc en cours pour soutenir celui des étudiants. Ils ont une AG prévue le 6mai (nous y sommes conviés).

Débat :

-          Les formateurs doivent-ils participer à nos débats ?

-          Oui, ils ont les mêmes préoccupations que nous.

-          Non, ils doivent avoir leur propre mouvement. Il existe un risque pour qu’ils mènent l’orientation de certaines questions.

-          D’abord on s’organise, après on les contacte. Il nous faut d’abord une position précise pour pouvoir la soumettre.

-          Nous invitons les formateurs à notre prochaine AG (ils nous invitent à la leur).

-          Il ne faut pas considérer le rapport formateur/étudiants mais des personnes ensemble contre une loi.

 

Actions du GNI et de l’AFORTS

Leurs objectifs sont limités ; certaines directions peuvent faire du « chantage au soutien » si elles estiment que leurs étudiants « vont trop loin ».
 

Débat :

Le débat sur les revendications a durée 2 heures environ. Ce fut un débat où tout le monde s’est écouté. Les partisans du Oui mais et du NON ont pu s’exprimer chacun leur tour, les tours de parole ont été bien respecté dans l’ensemble.
Chaque participant à cette AG venait en son nom propre et c’est donc exprimé en son nom propre.
Il y avait des partisans du « Oui mais » et des partisans du « Non mais ».

 

Oui à la gratification mais …

 

Revendications pour le OUI mais

-          reconnaissance des diplômes à Bac + 3

-          création d’une charte du stagiaire pour éviter les abus sur les terrains de stage

-          une gratification pour TOUS (boursiers, ME, assedics, public/ privé)

-          déblocage des fonds et distribution par un organisme tiers.

-          Gratifications gérés par des organismes indépendants.

La création d’une charte des stagiaires permettrait d’avoir une reconnaissance au niveau juridique et de pouvoir attaquer au prud’homme les structures qui ne respecterait pas la place du stagiaire et qui seraient tentées de les utiliser comme salariés

Il faut penser aux étudiants des autres secteurs qui se sont battus pour avoir des gratifications (génération précaire).

Le fait que le décret soit appliqué peut être un tremplin pour demander plus. 

Avant on avait rien, maintenant on a au moins une réponse.

La précarité, ce sont les chômeurs de 50 ans, les sans-papiers. Nous, on aura du travail dans notre secteur. La précarité est générale, pas seulement étudiante.

On savait qu’on  n’allait pas avoir d’argent en entrant en formation ; on ne va pas se diviser pour 400 euros ! 

Il faut demander le gel du décret pour qu’il soit travaillé. Le gel est un bon compromis entre le oui et le non. Il est déjà difficile de mobiliser, ceux qui sont absents l’accepteront plus facilement. Le gel pourrait mobiliser davantage. Si on gèle le décret, nos stages seront débloqués.

 

Non mais (rejet du décret)

Revendications pour le « NON mais »

-          Cette loi est très inégale : peu de personnes concernées (secteur privé médico-social, étudiants niveau III, non bénéficiaire des assedics) et seulement 300 euros pendant 6 mois (/3ans) : elle ne remet donc pas en cause la précarité des étudiants : Non à la gratification Mais revalorisation des bourses, des allocations étudiants…

-          Unifier en réclamant une même « rémunération » pour tout le monde peut fermer les portes du concours d’entrée à des gens (âges, statut). Il faut conserver notre richesse et nos différents statuts. Il faut une allocation pour les étudiants.

Il a été reprécisé ce que signifiait le terme  gratification : « c’est  une somme d'argent versée à quelqu'un en plus d'un salaire". Or on ne touche pas de salaire, ça ne peut donc pas venir en plus de rien.

Le décret d’application relatif aux étudiants du secteur social est perçu comme une « boulette empoisonnée jetée dans l’arène » pour nous diviser.

Le secteur public ne s’appliquera jamais à lui-même.La DGAS à Paris nous a bien fait comprendre que le secteur public n'était pas concerné et que ça ne changerait pas et que les ME, n'ayant pas le bac, ne pouvaient pas être compris dans cette gratification.  Donc il ne faut pas se leurrer, la seule chose qui pourrait être  retenu par le gouvernement c’est la charte du stagiaire. Ça ne regèlerait en rien les problèmes d’inégalités.

La création d’une charte des stagiaires permettrait d’avoir une reconnaissance au niveau juridique et de pouvoir attaquer au prud’homme les structures qui ne respecterait pas la place du stagiaire et qui seraient tentées de les utiliser comme salariés.

Notre secteur est non-marchand. Même les étudiants qui se sont battus pour être gratifiés ne sont pas satisfaits de la loi telle qu’elle est actuellement conçue.

En ce qui concerne la reconnaissance au niveau Bac + 3, bien sur que c’est important, mais là encore ça arrange bien le gouvernement. Dans l’absolu  nous sommes déjà reconnus Bac + 3 étant donné qu’avec la reforme LMD il n’y a plus de niveau Bac +2. Nous devrions donc pouvoir rentrer directement en Master 1 à la fac. Seulement dans les faits, la majorité des universités ne jouent pas le jeu et refusent notre reconnaissance Bac + 3. Notre formation de terrain n’est pas prise en compte. De plus, au niveau de la grille des salaires il n’y a pas eu de reconnaissance Bac + 3 non plus. Une telle reconnaissance signifierait qu’il faut revoir nos salaires à la hausse mais aussi ceux des chefs de services et ceux des directeurs de structures. Et nous savons bien qu’avec la casse de la convention 66  il n’est absolument pas question de revoir nos salaires à la hausse. C ’est donc à rajouter dans nos revendications pour une vraie reconnaissance du travail social.

Personne n’a encore trouvé de stage gratifié si ce n’est « sous réserve ». Au niveau national, 30 à 40 % d’étudiants n’ont pas de stages.

Dire « non », c’est aussi débloquer les stages pour ceux qui sont dans la merde.

 

Dire « oui », c’est entrer dans leur logique. L’objectif est de désunir. C’est pourquoi un certains nombres d’étudiants ont évoqués que, le fait de dire Oui à la gratification, c’est dire Oui à la casse du travail social. En effet, le patronat n’a rien dit sur la gratification des stagiaires et pour cause. En pleine « rénovation » de la convention 66, l’utilisation de stagiaires à moindre coût va leur permettre de mettre en concurrence les professionnels et les stagiaires. Il sera beaucoup plus rentable à une association de prendre des stagiaires à 398,13 euros au lieu de payer des salariés. Il est donc clair que les salaires des salariés ne vont pas être revus à la hausse et que tous les avantages de la convention 66 vont être supprimés. C’est la précarisation du Travailleur social, la mise en concurrence avec les stagiaires. Le stagiaire va être un concurrent pour le professionnel.

Nous ne pouvons pas cautionner la dégradation de notre statut de travailleur social. Il faut donc se battre pour conserver nos avantages et pour que notre travail soit reconnu à sa juste valeur. Dire oui à la gratification c’est la Baisse du coût de la masse salariale : on cautionne une baisse des salaires des travailleurs sociaux avec les gratifications.

Cette loi sur l'égalité des chances ne prend pas  en compte de la spécificité du travail social, il n’y a pas eu de concertation avec les professionnels concernés.  Nous ne sommes pas dans des structures qui font du profit, nous n'avons rien à voir avec des entreprises, nous sommes des travailleurs avec une mission de service publique.  « Non » au non-respect des contextes, à la non concertation, aux effets pervers, à l’incohérence (inégalité).

Quand on veut attaquer une profession, on commence par attaquer les formations… on  nous dit que la gratification est une reconnaissance de notre travail. Mais la formation ne s’arrête pas aux simples stages. Nous avons des cours, nous réfléchissons, nous sommes aussi des êtres pensants. Pourquoi ça ne pourrait pas être aussi reconnu ? C’est pourquoi des étudiants disent non à la gratification et souhaitent une aide financière sur toute la durée de la formation.

 

Il ne faut pas avoir peur de dire « non » en pensant que l’on n’aura plus rien. De toutes manières, si l’on a ce qui est proposé, ce n’est pas acceptable.

Mieux vaut ne rien avoir que d’avoir quelque chose d’injuste, inadapté.

La gratification  c'est la mise à mal de notre liberté d'expression, du choix du terrain, et du choix de notre parcours de formation. On doit être en mesure de ne pas s’impliquer complètement sur les lieux de stages car on est « de passage » par rapport au public (respect des personnes prises en charge). Nous voulons garder notre position de stagiaire pour observer, travailler, réfléchir…

Il est clair que nous devrons choisir nos stages en fonction des places de stagiaires qui restent et plus en fonction d'un vrai choix réfléchi, un stage qui répondra à nos souhaits. Les plus malchanceux devront aller dans le service public, là au moins pas de problème puisqu'il n'y aura pas de gratification........ C’est la mise en concurrence des stagiaires (fonction, statut et diplôme préparé). Il ne faut pas rêver, ça va être la guerre et la galère pour trouver un stage. Tout le monde cherchera une place pour être gratifié. Il va falloir se vendre pour ne pas se retrouver dans le service public. Si la loi est appliquée à notre secteur, moins de stages seront disponibles donc, moins d’étudiants accueillis dans les écoles donc, moins de travailleurs sociaux.

Le système de gratification implique une dépendance des étudiants au code du travail  ( contrôle de l’assiduité heures d’arrivée, de départ, du travail effectué… Au même titre que les autres salariés).

Dire « non » n’est pas un retour en arrière et ne nie pas la loi (pour les autres). 

Une étudiante rappelle que dans les années 70 et ce jusque dans les années 80 (certes il n’y avait pas de concours d’entrée et il y avait moins de personnes en formation), la formation était rémunérée, avec un vrai salaire (équivalent au salaire minimum de l’époque), des cotisations comptant pour la retraite Et ce n’était pas des personnes en cours d’emploi. Ils avaient un vrai rôle de stagiaires sur le lieu de stage et étaient reconnus comme «  apprenant ». Pourquoi cela a disparu ? Certes le contexte actuel est différent, il y a plus de monde en formation. Mais nous avons une mission de service publique et l’état à besoin de nous, c’est la raison pour laquelle il demande aux écoles de former de plus en plus de travailleurs sociaux. S’il a besoin de nous, il doit prendre ses responsabilités et nous rémunérés. N’oublions pas que les éducateurs PJJ, les instits, les profs, les policiers, les Enarques sont rémunérés pendant leur formation. Même les contrôleurs aériens qui ont eux aussi une formation de 3 ans. Nous aussi nous avons un Diplôme d’Etat à la fin, pourquoi on est mis de coté, pourquoi le travail social est mis de coté ?

Attention à la discrimination sociale à l’entrée de la formation. Une étudiante évoque le fait que, s’il y avait une rémunération pendant toute la durée de la formation, cela réduirait la discrimination à la sélection. En effet, beaucoup d’écoles demandent lors du concours comment la personne compte financer sa formation et quelles ressources elle aura pour vivre. Il ne faut pas se leurrer, cela joue dans la réussite ou non au concours. De plus, de nombreuses personnes ne s’orientent pas vers ces professions car elles ne pourront pas financer la formation. Donc pour une vraie égalité, elle demande une rémunération.

On ne demande pas plus, mais mieux.

On demande l’abolition du décret, pas de la loi.

 

Notre métier n’est pas compris du grand public, des pouvoirs publics, « je n’accepte pas que l’on se foute de ma gueule ! ».

La gratification c'est le dementèlement du service public. Non, on a besoin du service public ! En effet, le but du gouvernement est de privatiser au maximum. Comme on peut l'entendre il va commencer petit à petit par les hôpitaux. Le but est de se désinvestir de plus en plus dans le financement des structures. Du coup il réduit les budgets et oblige les associations à aller chercher ailleurs des subventions. Et pour cela les associations vont être dans l'obligation de faire des partenariats avec les entreprises qui ont de l'argent. On va voir fleurir des CHRS financés par Bouygues....et bien évidemment leur liberté d'action va être de plus en plus réduite.

EJE, tous dans le public : adieu aux crèches privées… Une étudiante EJE explique que leurs stages se feront désormais uniquement dans des crèches municipales. Il est donc clair que les EJE ne recevront pas de rémunération. N’oublions pas non plus que les AS font essentiellement de stages dans la fonction publique, donc elles aussi ne seront pas concernées pas la gratification. Pourquoi donc se battre pour une gratification qui au final ne concernera que très peu d’étudiants, ne répond absolument pas à la précarité étudiante, est inégalitaires, met en concurrence les stagiaires, casse le travail social et dementèle le service publique ??? Il faut demander un financement sur toute la durée de la formation

On peut s’allier aux autres causes (éducation nationale, services hospitaliers…), c’est maintenant qu’il faut se mobiliser !

 

Ce n’est pas un non d’étudiants en contradiction, il se justifie par la défense du service public.

Je dois préciser que je parle ici de « rémunération ou d’allocation » mais  l’on ne sait pas encore penché sur le terme le plus approprié. En effet, certains demandent une allocation d’autonomie, d’autre un salaire étudiant, d’autre un RME (revenu minimum étudiant). Une étudiante a précisé qu’il fallait faire attention à l’utilisation de ce terme RME. Car le RME donne droit à environ la même somme que le RMI donc autour de 400 euros et il est attribué à partir d’un certain nombre de critères, sociaux notamment. Nous devrons donc rediscuter du terme choisit et donc de ses conséquences.

Le SNASEA bloque les stages. La DRASS devra donc assumer et valider les diplômes si les formations ne peuvent pas être complètes…car si la DRASS nous dit qu’elle ne peut rien faire en ce qui concerne les fonds et les subventions, c’est elle en revanche qui valide ou non les diplomes.

 

Si on demande le gel du décret jusqu’à la fin de nos formations, que restera t-il pour ceux qui nous suivent ?

Légalement, le gel ne s’applique que 6 à 8 mois.

La suspension du décret implique un effort de remobilisation.

Pour ceux qui sont en stage, dégager du temps pour la mobilisation va être difficile à justifier.

Sommes-nous crédibles devant les pouvoirs publics ? « Attendez, vous pourrez appliquer la loi mais pas maintenant ».

Quel statut voulons-nous nous voir reconnu, celui de salarié ou de stagiaire ?

 

Se mobiliser sans contradictions

-          Nous devons trouver des arguments communs aux différentes positions pour revendiquer ENSEMBLE le respect de notre formation et la reconnaissance de notre statut.

-          Lorient avait trouvé un consensus avec ceux qui pensaient « oui » en n’affichant ni l’un ni l’autre sur leurs banderoles mais des constats communs.

-          Nous avons peur d’être divisés.

-          Il faut partir de ce qui nous est commun.

-          Nos divergences ont un atout : elles nous entraînent à la réflexion.

-          Quelques soient nos positions, au bout du compte, ce n’est pas nous qui allons trancher mais les politiques…

Vote

On vote à titre personnel, pas en tant que représentants, l’AG est souveraine.
En mai, d’autres AG auront lieu (toujours souveraines). Les débats peuvent évoluer, on peut rediscuter les positions actuelles.

Oui mais…    8                              Pour le gel du décret    12

Non                67                            Abrogation du décret  68

Blancs           12                             Blancs                           4

Non votants  8                               Non votants                 8

 

Pour le 30 avril : Accueil des Lillois à Pontoise.

 

Nous devons faire la marche avec eux pour créer un vrai mouvement, ensemble.

Avant de les retrouver, nous allons les contacter pour voir avec eux s’ils peuvent communiquer un message neutre que l’on puisse tous partager.

 

Assises nationales du 13 mai

 

Un historique de mai 1968 sera exposé à La Sorbonne.

Présence des ASHs, d’acteurs de l’action sociale à la Sorbonne.

200 euros /personne ! Nous ne serons  donc pas dans  les locaux… Mais organisons une coordination nationale au pied de la Sorbonne.

Ils vont discuter s’ils maintiennent le gel des stages.

Il faut faire un tract pour communiquer.

Nous envisageons la présence de certains d’entre nous à l’avance pour informer les personnes présentes sur notre situation et nos positions avec un tract

 

Prochaine AG

 

Jeudi 24 de 10H à 18H aux locaux de la CNT ,

 33 rue des Vignoles, Paris XXème, métro Buzenval.

 

Ordre de jour 

-          Constitution d’un collectif ?

-          Vote du bureau (2 représentants d’Ile de France pour la coordination nationale du 25 à Limoges).

-          Organisation pour le 13 mai

 

Les prises de positions (par écoles, franciliennes, nationales) sont fixées en AG. Aussi, si vous tenez à faire part de votre point de vue, votre présence est indispensable.

Il a été proposé, pour gagner du temps, que les differentes écoles créaient un tract et que l’on choisisse ensuite à la prochaine AG en prenant ce qu’il nous plait pour en faire un commun. Donc penez à faire un tract pour jeudi. Merci 

Compte rendu réalisé par Laurence (Irfase) et Frede ( Cfpes)

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